Page:Rosny aîné - Le Cœur tendre et cruel, 1924.djvu/231

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rais-je résisté au plus beau et au plus douloureux souvenir de ma vie ?

Elle baissa la tête et, avec un petit frisson :

— Oh ! le plus beau souvenir !

— Et le plus douloureux, oui.

— Mon Dieu ! soupira la jeune femme… Mon Dieu ! vous pensez que j’ai été lâche… Songez, pourtant… Non… vous ne pouvez pas comprendre… Je n’avais pas rompu avec lui et je ne savais pas encore… le matin du dimanche, si vous m’aimiez vraiment. Et il avait fallu que vous parliez pour que je voie tout à fait clair en moi-même !… S’il n’était pas revenu à l’improviste, plein de confiance en moi et plus encore en vous !

Elle parlait, humble, même suppliante, et pour la première fois il consentit à com-