Page:Rosny aîné - Le Cœur tendre et cruel, 1924.djvu/63

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L’hypnose quitta Marie ; un sourire parut enlever de la face sa blancheur excessive. On se mit à parler des petites choses quotidiennes : l’acrostiche, sournoisement mêlé à ces propos, leur donnait une saveur équivoque.

Georges avait aussi l’impression qu’il laissait se perdre une chose très précieuse, qu’il ne ressaisirait jamais. Il était comme un négociant qui néglige ses affaires. Enfin, l’heure devenant scandaleuse, il se leva, presque malade d’indécision.

« Je ne pouvais positivement pas dire que je l’aime ! » se répétait-il en grattant la chaussée de ses semelles.

Il en convenait, mais se gardait rancune, les yeux pleins de Marie après la récitation de l’acrostiche. Ses cils se mouillèrent, il répéta, presque sanglotant :