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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI


Tandis qu’Antoine gardait la boucle, nous allâmes, Jean et moi, retrouver les Tripèdes : ils nous accueillirent avec une frénésie d’enthousiasme. Des milliers d’yeux scintillants donnaient aux visages un éclat et un coloris fantastiques. Les « femmes » surtout étaient transportées, fleurs mouvantes, vases palpitants, où les prunelles luisaient comme de prodigieuses lucioles.

Grâce, dans un ravissement de gratitude, me répétait :

— Que sommes-nous devant vous ? De pauvres créatures impuissantes ! Comme la vie doit être belle sur la terre et quel bonheur d’être votre humble petite amie…

— Grâce, chère Grâce, il n’y a point de créatures aussi séduisantes que vous sur notre planète… et il n’y a point de spectacle comparable à votre visage ! Ah ! sans