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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI


— Je ne sais pas. Je suis heureuse… je me sens agrandie.

Un poète de jadis écrivait :

Tu me regardais dans ma nuit

Avec ton beau regard d’étoiles

            Qui m’éblouit !

Image hyperbolique sur la terre, mais ici combien inférieure à la réalité ! Les yeux de Grâce, plus variés, plus variables aussi que nos ternes yeux terrestres, étaient vraiment comparables à une constellation de grandes étoiles versicolores.

Nous étions sortis du camp, et dans les ténèbres froides, les Éthéraux multipliaient leurs évolutions mystérieuses. Avec une exaltation mystique, rendue plus mystique encore par la présence de Grâce, mon imagination s’élançait vers eux…