Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/32

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difficile de deviner qu’ils complotaient – et quoique je fusse personnellement prêt à suivre le capitaine au bout du monde, cependant je comprenais leur mécontentement, j’avais pitié d’eux.

Vers quatre heures de l’après-midi, Devreuse se décida enfin à faire halte. Outre notre fatigue excessive, outre les soins dus aux blessures, cette halte fut déterminée par la rencontre inespérée d’un abri.

Au milieu de la plaine, c’était un bizarre monticule de gneiss, à peu près haut de trente mètres. Nous le gravîmes par une large enfonçure qui semblait complétée par des mains humaines. Au sommet, le monticule comportait une plate-forme et une grotte. Le sol de la grotte, en pente, était fort sec ; le tout faisait une vaste salle assez claire.

Après deux jours d’averse, cet abri avait quelque chose de providentiel. Aussi nos hommes manifestèrent l’intention d’y passer