Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/39

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Soudain, j’entendis un faible bruit derrière moi, une marche légère et prudente. Je me retournai ; — c’était elle, Sabine. Enveloppée de sa petite mante, elle venait d’un air de gracieux mystère. Et avec elle toute crainte, toute tristesse s’éparpillaient. La pluie même devenait charmante.

Immobile, hypnotisé, j’eus tout juste la force de balbutier un mot de politesse :

« Je venais vous parler. »

Ces mots si simples prirent un infini de mystère et de trouble.

« J’ai été très touchée, — reprit-elle, — de votre dévouement… Mon père, qui vous en gardera une reconnaissance éternelle, ne sait pas remercier. Voulez-vous que je vous remercie pour lui ? »


Oh ! les cheveux du matin mi-libres sur la nuque éblouissante, oh ! l’humble mante grise plus belle qu’une robe de fée. Délicieuse entrée de grotte, douce pluie qui scandait les