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ses sous l’eau — et uniquement contre les poissons carnivores, ils bougeaient pour bouger.

Je leur vis résoudre d’extraordinaires problèmes de mouvement, une variété d’attitudes et de lignes auprès desquelles la souplesse de l’hirondelle ou du saumon est grossière. Leurs jeux n’étaient qu’un continuel déploiement d’art, des nages-danses, des ballets complexes et suggestifs.

À les voir se croiser, se tourner, décrire des hélices les uns autour des autres, se précipiter à vingt ou à trente dans des tourbillons, on sentait chez eux un sens de pensée dynamique, de pensée musculaire, inconnu chez les autres humains.

Surtout ils étaient admirables dans le clair de lune. J’ai assisté à des fêtes sous l’eau, si belles, si douces, si rêveuses, faites d’évolutions si variées, que rien ne s’y peut comparer en ce monde.

Ces fêtes s’accompagnaient, lorsqu’ils