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une réserve pourtant : l’union durait un mois lunaire. Généralement, la lune nouvelle coïncidait avec la période du choix. Jeunes gens et jeunes filles s’appariaient alors jusqu’à la fin des phases. C’était tout de même une sorte de mariage, un mariage ensemble physiologique et astronomique, d’autant que les jeunes filles étaient parfaitement accordées avec l’astre[1].

Ces mœurs ne suscitaient aucun désordre. Elles s’accompagnaient d’une grande loyauté. Nous ne vîmes ombre de dispute, moins encore de combat, entre nos hôtes mâles. Le choix fait, chacun s’y tenait jusqu’au décours de la lunaison ; chacun le refaisait jusqu’à la lunaison prochaine. Il n’était pas interdit de continuer le mariage par un nouveau bail, mais il était rare qu’on le fît. Plutôt s’y reprenait-on quelques mois plus tard. Pour les enfants, ils appartenaient

  1. Tout cela, naturellement, je ne l’ai su que bien plus tard.