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INFLUENCE LITTÉRAIRE DE L’ALLEMAGNE DEPUIS 1830


Au point de vue plus étroit de la technique de notre poésie, les symbolistes sont essentiellement tributaires de Wagner, qui put prendre déjà dans Herder, , dans Schiller, dans Goethe, dans Schelling, l’idée d’une fusion complète de la plastique, de la poésie et de la musique, — d’une synthèse des diverses formes de l’art. Ils ne l’ont, au reste, acceptée ou réalisée qu’à moitié ; ilsn’ont songea unir que la poésie et la musique :

De la musique avant toute chose…


M. Stéphane Mallarmé, à défaut de Verlaine, qu’Hennequin a surnommé le « Schumann de la poésie », est tout pénétré de wagnérisme ; c’est le Wagner, stérile et maniéré, de notre vers français.

On pourrait montrer encore que Bayreuth a introduit des traditions nouvelles dans notre théâtre moderne, qu’il est en train d’en modifier tout l’appareil extérieur. N’at-on pas remarqué que, dans Gismonda de Sardou, la procession ressemble à la scène du Graal de Parsival’l


II.


A part Schiller, Goethe et Wagner, aucun dramaturge allemand compterait-il dans une histoire du théâtre français au xixe siècle ? Il sied d’y faire une place à Kotzebue et nous ne pouvons nous borner à ce que nous avons dit de cet écrivain fécond (p. 136), qui doit infiniment à


précité de M. J. ïhorel (Revue des Deux-Mondes de 1894) sur la littérature wagnérienne en France. Sûpfle, op. cit., 111 77 gt g^^ ^p 33^ 117. Kotzebue, sa vie et son temps, ses œuvres dramatiques, par Gh. Rabany, in-8, Paris, 1893.