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Page:Rostand - Cyrano de Bergerac.djvu/212

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Roxane, se relevant pour appeler.

Ma sœur ! ma sœur !

Cyrano, la retenant.

Ma sœur ! ma sœur !Non ! non ! n’allez chercher personne :
Quand vous reviendriez, je ne serais plus là.

(Les religieuses sont entrées dans la chapelle, on entend l’orgue.)

Il me manquait un peu d’harmonie… en voilà.

Roxane.

Je vous aime, vivez !

Cyrano.

Je vous aime, vivez !Non ! car c’est dans le conte
Que lorsqu’on dit : Je t’aime ! au prince plein de honte,
Il sent sa laideur fondre à ces mots de soleil…
Mais tu t’apercevrais que je reste pareil.

Roxane.

J’ai fait votre malheur ! moi ! moi !

Cyrano.

J’ai fait votre malheur ! moi ! moi !Vous ?… au contraire !
J’ignorais la douceur féminine. Ma mère
Ne m’a pas trouvé beau. Je n’ai pas eu de sœur.
Plus tard, j’ai redouté l’amante à l’œil moqueur.
Je vous dois d’avoir eu, tout au moins, une amie.
Grâce à vous une robe a passé dans ma vie.

Le bret, lui montrant le clair de lune qui descend à travers les branches.

Ton autre amie est là, qui vient te voir !

Cyrano, souriant à la lune.

Ton autre amie est là, qui vient te voir !Je vois.

Roxane.

Je n’aimais qu’un seul être et je le perds deux fois !

Cyrano.

Le Bret, je vais monter dans la lune opaline,
Sans qu’il faille inventer, aujourd’hui, de machine…