Page:Rostand - Les Romanesques, Charpentier et Fasquelle, 1911.djvu/14

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Percinet, écoute un instant, puis :

« Il faut fuir… » Chut !Personne ! Ainsi, Mademoiselle,
Ne prenez pas ces airs effarouchés d’oiselle
Qui de la branche, au moindre bruit, va s’envoler…
Écoutez les Amants Immortels se parler :
Elle : « Amour, amour cher, non, ce n’est pas l’aurore,
« Mais c’est, pour éclairer ta fuite, un météore ! »
Lui : « Puisqu’elle le veut, eh bien, soit ! ce n’est point
« L’alouette qui chante et l’aurore qui point :
« Ce reflet, c’est le tien, Cynthia, dans la nue !
« Vienne la Mort, la Mort sera la bienvenue ! »

Sylvette

Oh ! non, je ne veux pas qu’il parle de cela,
Ou bien je vais pleurer…

Percinet

Ou bien je vais pleurer…Alors, restons-en là !
Et, jusques à demain refermant notre livre,
Laissons, puisqu’il vous plaît, le doux Roméo vivre.

Il ferme le livre et regarde tout autour de lui.

Quel adorable endroit, fait exprès, semble-t-il,
Pour s’y venir bercer aux beaux vers du grand Will !