Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome I, 1779.djvu/217

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Te voilà !... qu’en ce jour, ô prince de l’année,
La terre, de ton oeil par-tout environnée,
Adore de ton char le cours triomphateur,
Et pleine de tes dons chante son bienfaiteur !
Oh ! Tu méritois bien ce pur tribut d’hommages,
Que te paya long-tems la sagesse des mages,
Eux, qui près de l’Hydaspe, en longs habits de lin,
Attendoient ton réveil, l’encensoir à la main,
Et saluant en choeur ta clarté paternelle,
Chantoient : gloire au très-haut ! Sa course est éternelle.
Qu’il est beau ton destin ! Présent à tous les lieux,
Soleil ! Tu remplis seul l’immensité des cieux ;
De l’aurore au midi, du couchant jusqu’à l’ourse,
Tu pousses tes exploits : rien ne borne ta course.
Que dis-je ? Eh ! Ton pouvoir est bien plus grand encor,
Dieu des airs ! Tu régis l’harmonieux accord
De la céleste armée au sein du vide errante ;
C’est toi qui l’y suspends : ta force pénétrante
L’écarte, et tour-à-tour la ramenant vers toi,
En contraint tous les corps à t’escorter en roi.
Tu les enrichis tous, mais la terre jalouse
Étale