Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome I, 1779.djvu/89

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L’hyver fuit sans retour, et la terre respire.
Une seconde fois le printems lui sourit ;
Son amour la féconde : elle enfante et fleurit.
Je vois au front des bois la verdure renaître.
L’ombre jeune commence à descendre du hêtre ;
Et les pasteurs couchés sur de rians tapis
Réveillent par leurs chants les échos assoupis.
Vous, qui pour mieux jouir des charmes de l’étude
Avez de mon Tibur cherché la solitude,
Chantre du beau Pâris, et toi, jeune inspiré,
De vénérable Homère interprête sacré,
Laissez quelques instans reposer votre lyre,
Ô mes amis ! Sortons ; et qu’un nouveau délire,
Puisé sur la hauteur des rochers d’alentour,
À de plus grands travaux nous enflamme au retour.
Dieux ! Comme le printems repeuple ces vallées
De mugissans troupeaux, de légions aîlées !
À leur tête paroît cet oiseau passager,
Qui pour nous des beaux jours est l’heureux messager.
Auprès de son amant éclot la tourterelle ;
Elle éclot et