Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome I, 1779.djvu/97

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La sage liberté pèse et fixe les droits ?
Je chanterai sur-tout ce grand, ce rare ouvrage,
Qui de l’antique Rome eut lassé le courage ;
Ces trois ponts, qui de loin vers tes murs dirigés
Arrivent dans ton sein, l’un de l’autre chargés,
Et par mille canaux épanchent en fontaine
Le liquide tribut d’une source lointaine.
Mais dans ton souvenir égarés trop long-tems
Mes vers, ô ma patrie ! Oublioient le printems ;
Et cependant ce Dieu, dans sa route première,
Ramène le taureau couronné de lumière :
L’attele au char du jour, et le voit plus hardi
À pas précipités s’enfuit vers le midi.
À son aspect les fleurs, ces astres de la terre,
Dans leur nouvel éclat repeuplent mon parterre.
Quel riche coloris ! Quelle aimable fraicheur !
Le narcisse, amoureux de sa douce blancheur,
La marie à l’azur du fidèle Hyacinte.
Le cyclamen, sorti des forêts de zacynthe,
A couronné son front à demi-languissant