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IX

Qui sait ne parle pas. Qui parle ne sait pas. Le sage clôt sa bouche ; il ferme ses yeux ; il ouvre son cœur ; il assemble ses lumières intérieures tout en se mêlant au vulgaire extérieur. Il est alors bien profond. Il ne se soucie ni d’amis ni d’ennemis ; il dédaigne à la fois les avantages et les pertes, les honneurs et les disgrâces. Son exemple fait du bien à tous les hommes.

X

Si, même sur les choses communes, nous exigeons qu’un homme garde ses doutes en silence et n’en bavarde pas, jusqu’à ce qu’en quelque mesure ils deviennent affirmation ou négation, combien plus encore, pour ce qui regarde les plus hautes choses, absolument impossibles à exprimer en paroles ! Qu’un homme fasse parade de son doute et arrive à s’imaginer que le débat et la logique est le triomphe et la vraie œuvre de ce qu’il y a d’intelligence : hélas ! ceci c’est comme si vous retourniez l’arbre, et au lieu des verts rameaux, des feuilles et des fruits, vous nous montriez les vilaines griffes des racines retournées en l’air.

XI

Les sages ne pleurent ni les vivants ni les morts.

XII

L’homme qui rougit de porter de mauvais vêtements et de se nourrir d’aliments grossiers n’est pas encore prêt à entendre la sainte parole de la justice.