Page:Rouleau - Légendes canadiennes tome I, 1930.djvu/106

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Louison. — Je voudrais bien être là avec ma petite goélette. J’en prendrais des bordées.

Le notaire. — La correspondance que j’entretenais avec ces grandes célébrités a eu un plein succès. On me faisait remarquer que j’aurais beaucoup de difficultés à surmonter, mais que je finirais par réussir. Je me suis dit alors : sabor improbus vincit omnia.

Louison. — Écoutez-moi, monsieur le notaire. Labarre, est-ce le bonhomme Labarre qui restait au sixième rang et qui est mort il y a une quinzaine de jours ?

Le notaire. — Non, mon cher Louison ; labor est un mot latin qui signifie travail.

Louison. — Ah ! qu’on est bête, quand on n’est pas fin.

Le notaire. — Je continue. Depuis quatre mois, nous n’avions reçu aucune nouvelle. Rien de surprenant, mes amis. L’affaire était réglée, et notre avocat, en Allemagne, préparait les comptes de la succession, qui nous paraîtraient fabuleux, si nous n’avions la preuve officielle devant les yeux. C’est toute l’histoire.

Pierriche. — Monsieur le notaire, que vous avez de la chance d’avoir fait des études en dedans du collège !

Le notaire. — Ne te plains pas. Aujourd’hui, tu es le plus heureux des hommes. Toute la paroisse va ôter son chapeau pour te saluer, lorsque tu pas-