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DES INSTITUTIONS POLITIQUES. 239

moins qu elles ne sauraient être en trop petit nombre pour rhonneur des lettres elle progrès des sciences.

Les Pères de F Église ont affecté beaucoup de mépris pour les vertus des anciens païens, qui, selon eui, n’avaient d’autre principe que la vaine gloire. Je crois cependant qu’ils auraient pu être fort embarrassés de prouver solide- ment une assertion aussi téméraire ; car, qu auraient-ils trouvé dans la conduite de Socrate, de Phocion, d’Anaxa- gore, d’Aristide, de Caton, de Fabricius, ou dans les écrits de Platon, de Sénèque et de Marc-Antonin qui donnât la moindre prise à cette accusation ? Probablement ils se seraient gardés de calomnier alors les païens avec tant d’a- mertume s’ils eussent prévu qu’on serait un jour à portée de rétorquer avec justice, contre les chrétiens mêmes, tous les reproches qu’ils faisaient à la sagesse du paga- nisme*.

SUR LE LUXE, LE COMMERCE ET LES ARTS

Si les hommes pouvaient connaître combien il leur est plus dangereux de se tromper qu’il ne leur est utile de savoir, ils recevraient avec moins d’avidité les leçons des philosophes, et les philosophes seraient plus circonspects à

  • Ce dernier paragraphe ne semble pas cadrer avec les précédents. Le

chiffre de papier sur lequel il était écrit n’appartenait probablement point à ces fragments de VHatmeWt et ne fut placé parmi eux que par le fait du hasard. Cependant, comme nous l’avons trouvé joint aux paragraphes qui le précèdent, nous n’avons pas osé l’en séparer, et le donnons ici à leur sullc. (Note de rÉOUewr,) •