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DES INSTITOTIONS POLITIQUES. 255

Les lois devraieni exciter le désir et

faciliter le moyen de s’attirer par la \ertu la même con- sidération qu’on ne sait s’attirer aujoui*d’hui que par la richesse.

CONSIDÉRATIONS SUR LWLUENCB DES CLIMATS

REUTIYEMENT À LA CIVILISATION

Pour suiyre.avec fruit l’histoire du genre humain, pour bien juger de la formation des peuples et de leurs révolu- tions, il faut remonter aux principes des passions des hom- mes, aux causes générales qui les font agir. Alors, en appliquant ces principes et ces causes aux diverses circon- stances où ces peuples se sont trouvés, on saura la raison de ce qu’ils ont fait, et l’on saura même ce qu’ils ont dû faire dans les occasions où les événements nous sont moins connus que les idtuations qui les ont précédés. Sans ces recherches, l’histoire n’est d’aucune utilité pour nous, et la connaissance des faits dépourvue de celle de leurs causes ne sert qu’à surcharger la mémoire, sans instruction pour l’expérience et sans plaisir pour la raison.

L’homme ne peut se suffire à lui-même ; ses besoins tou- jours renaissants le mettent dans la nécessité de chercher hors de lui les moyens d’y pourvoir. Il dépend toujours des choses et souvent de ses semblables. Nous sentons plus ou moins cette dépendance selon l’étendue et la nature de nos besoins, et c’est dans ces mêmes besoins, plus ou moins grands, plus ou moins sentis, qu’il faut chercher le prin- cipe de toutes les actions humaines.