Page:Rousseau - Œuvres et correspondance inédites éd. Streckeisen-Moultou.djvu/434

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408 LETTRES INÉDITES.

moi-même et revoir avec vous cette habitation charmante, et maintenant déserte, où j’ai eu le bonheur de vous con- naître et où j’ai passé de si douces heures qui, malheureu- sement, ne reviendront plus.

En attendant que je puisse me donner cette consolation, recevez, mademoiselle, mes remerciments de Fhonneur que vous me faites et les assurances de mon respect.

XXlll

À »r. PHIUBERT CBAMEA.

Motiers, 13 octobre 17<>4.

Je viens, monsieur, de tirer sur vous, selon la permis- sion que vous m’en avez donnée, une lettre de treize cents livres de France, à dix jours de vue, payable à Tordre de MM. Borel, Bosset et Guyenet. Agréez mes excuses et mes remerciments des soins que vous a donnés cette petite af- faire.

Mes écrits ne peuvent plaire qu’à ceux qui les lisent avec le ’même cœur qui les a dictés. Ce dont je me glorifie en moi-même avec quelque oi^eil est qu’ils me font aimer des bons et haïr des méchants. Il faut censurer mes fautes et corriger mes erreurs ; j’en ai fait beaucoup, mais il faut aimer mes sentiments parce qu’ils sont bons et honnêtes. Je suis bien aise, monsieur, pour l’un et pour l’autre, que cette justice que vous me rendez vous mette au nombre de ceux que je dois aimer à mon tour ; c’est, j’espère, un de- voir que je remplirai sans peine.

Vous dites très-bien qu’il est impossible de faire un