Page:Rousseau - Œuvres et correspondance inédites éd. Streckeisen-Moultou.djvu/493

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LETTRES INÉDITES. 467

et VOUS aura trouvé en bonne santé. Celle de M. du Peyrou a souflert une nouvpUe atteinte par une rechute de goutte au moment où il se disposait à partir. J*en suis très-fâché, mais je n’en suis point alarmé, parce que cette goutte, après avoir longtemps erré d’une manière très-inquiétante, a enfin repris ses places ordinaires, s y est fixée et ne dcmne au malade que quelques douleurs sans danger, qui même ne sont pas fortes et paraissent, selon le cours ordinaire de ses attaques, devoir le laisser tout à fait libre en peu de temps. Sa goutte remontée était très-certainement l’ou- vrage des drogues qu on lui avait fait prendre à Paris, et par lesquelles on avait certainement alTaibli son estomac. Je Tai puissamment exhorté à profiteï" de cette leçon; et, pour ma part, j’en ai pris aussi une, dont je me promets bien de faire de même mon profit.

Mademoiselle Renou ^ est à son tour tombée malade, et il est étonnant que ce n ait pas été plus grièvement, ayant à servir le maître, à nourrir le domestique, et n’ayant pas depuis six semaines un seul moment de relâche. Grâce au lit, sa maladie a été courte, et la voilà bien rétablie. Si elle eût été détenue aussi dans son lit, je n’imagine pas comme j’aurais fait. Quoiqu’à présent je sois moins occupé, l’état de M. du Peyrou ne demandant plus d’autre soin que de lui tenir compagnie, je ne puis reprendre le train de mes lettres et de mes affaires. J’ai beaucoup à écrire en Angle- terre, et je ne sais quand je pourrai commencer.

Plus je sens le néant des choses de la vie, plus la paresse me gagne, et, au milieu de tous mes tracas, ma passion d’enfant me distrait, m’occupe, me console; et je vais,

  • Thérèse le Vasseiir. (Note de r Éditeur.)