Page:Rousseau - Œuvres et correspondance inédites éd. Streckeisen-Moultou.djvu/84

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sans la liberté, et qui sait qu’en défendant la patrie il est fidèle au Dieu qui guida jadis les flèches de Tell. La Suisse est encore, quoi qu’en dise Rousseau, si elle le veut, dans une position à ne pas trembler au sourcil froncé d’un ministre des grandes puissances ; qu’elle répande, enfin, à toute injuste demande, en montrant son bonheur, ses montagnes et ses baïonnettes ; alors, seulement alors, chacun voudra l’avoir pour amie, et elle pourra, comme dans ses beaux jours, protéger ses alliés, donner asile aux proscrits malheureux, et ne plus sacrifier une neutralité qu’elle doit religieusement observer…