Page:Rousseau - Beaux-arts, 1824.djvu/103

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machinalement des airs à cet écolier  ; au lieu de lui faire toucher tantôt des dièses, tantôt des bémols sans qu’il puisse concevoir pourquoi il le fait, que le premier soin du maître soit de lui faire connaître à fond tous les sons de son instrument par rapport aux différents tons sur lesquels ils peuvent être pratiqués.

Pour cela, après lui avoir appris les noms naturels de toutes les touches de son instrument, il faut lui présenter un autre point de vue et le rappeler à un principe général. Il connaît déjà tous les sons de l’octave suivant l’échelle naturelle, il est question, à présent, de lui en faire faire l’analyse. Supposons-le devant un clavecin. Le clavier est divisé en soixante et une touches : on lui explique que ces touches prises successivement et sans distinction de blanches ni de noires expriment des sons qui de gauche à droite vont en s’élevant de demi-ton en demi-ton. Prenant la touche ut pour fondement de notre opération, nous trouverons toutes les autres de l’échelle naturelle disposées à son égard de la manière suivante.

La deuxième note, re, à un ton d’intervalle vers la droite, c’est-à-dire, qu’il faut laisser une touche intermédiaire entre l’ut et le re pour la division des deux demi-tons.

La troisième, mi, à un autre ton du re et à deux tons de l’ut, de sorte qu’entre le re et le mi il faut encore une touche intermédiaire.

La quatrième, fa, à un demi-ton du mi et à deux tons et demi de l’ut : par conséquent, le fa