Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t1.djvu/39

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c’est sans doute celui que donnent les talens & la vertu, celui dent vous vous êtes rendus dignes, & auxquels vos Concitoyens vous ont élevés. Leur propre mérite ajoute encore au vôtre un nouvel éclat ; & choisis par des hommes capables d’en gouverner d’autres, pour les gouverner eux-mêmes, je vous trouve autant au-dessus des autres Magistrats, qu’un Peuple libre, & surtout celui que vous avez l’honneur de conduire, est par ses lumieres & par sa raison au-dessus de la populace des autres Etats.

Qu’il me soit permis de citer un exemple dont il devroit rester de meilleures traces, & qui sera toujours présent à mon cœur. Je ne me rappelle point sans la plus douce émotion, la mémoire du vertueux Citoyen de qui j’ai reçu le jour, & qui souvent entretint mon enfance du respect qui vous étoit dû. Je le vois encore, vivant du travail