Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t1.djvu/475

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absolument de la nature des affaires qui la font convoquer. Pour l’ordinaire la célérité y est nécessaire ; mais cette célérité étant relative aux matieres à traiter qui ne sont pas dans l’ordre des affaires courantes, on ne peut rien statuer là-dessus d’avance, & l’on pourroit se trouver en tel état qu’il importeroit que la Diete restât assemblée jusqu’à ce que cet état eût changé, ou que le tems des Dietes ordinaires fît tomber les pouvoirs de celle-là.

Pour ménager le tems si précieux dans les Dietes, il faudroit tâcher d’ôter de ces assemblées les vaines discussions qui ne servent qu’à le faire perdre. Sans doute il y faut, non-seulement de la regle & de l’ordre, mais du cérémonial & de la majesté. Je voudrois même qu’on donnât un soin particulier à cet article, & qu’on sentît, par exemple, la barbarie & l’horrible indécence de voir l’appareil des armes profaner le sanctuaire des loix. Polonois, êtes-vous plus guerriers que n’étoient les Romains, & jamais dans les plus grands troubles de leur République l’aspect d’un glaive ne souilla les Comices ni le Sénat. Mais je voudrois aussi qu’en s’attachant aux choses importantes & nécessaires on évitât tout ce qui peut se faire ailleurs également bien. Le Rugi, par exemple, c’est-à-dire l’examen de la légitimité des Nonces est un tems perdu dans la Diete : non que cet examen ne soit en lui-même une chose importante, mais parce qu’il peut se faire aussi bien & mieux dans le lieu même où ils ont été élus, où ils sont le plus connus, & où ils ont tous leurs concurrents. C’est dans leur Palatinat même, c’est dans la Diétine qui les députe que la validité de leur élection peut être mieux constatée &