Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t11.djvu/253

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la musique qu’il donne pour sienne. Dans un pareil pillage il y a moins d’invention sans doute ; mais il y a plus d’art de travail, sur-tout de consommation de tems, & c’étoit-là pour lors l’unique objet de ma recherche.

Tout ce travail qu’il a mis sous mes yeux, soit en nature soit par articles exactement détailles fait ensemble plus de huit mille pages de musique,*

[*Voyez la note 12.] toute écrite de sa main depuis ton retour à Paris.

Ces occupations ne l’ont pas empêche de se livrer à l’amusement de la botanique, à laquelle il a donne pendant plusieurs années la meilleure partie de son tems. Dans de grandes & fréquentes herborisations il a fait une immense collection de plantes ; il les a desséchées avec des soins infinis ; il les a collées avec une grande propreté sur des papiers qu’il ornoit de cadres rouges. Il s’est applique à conserves la figure & la couleur des fleurs & des feuilles, au point de faire de ces herbiers ainsi préparés des recueils de miniatures. Il en a donne, envoyé à diverses personnes, & ce qui lui reste*

[*Ce reste a été donné presque en entier à M. Malthus qui a acheté mes livres de botanique.] suffiroit pour persuader à ceux qui savent combien ce travail exige de tems & de patience, qu’il en fait son unique occupation.

Le François.

Ajoutez le tems qu’il lui a falu pour étudier à fond les propriétés de toutes ces plantes, pour les piler les extraire les distiller les préparer de maniere à en tirer les usages auxquels