Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t11.djvu/256

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

peut être, qu’un homme qui n’est ni Médecin ni Apothicaire & qui néanmoins suit des cours de chymie & cultive la botanique ! Vous dites, cependant n’avoir vu chez lui nuls vestiges de préparations chimiques. Quoi ! point d’alambics, de fourneaux, de chapiteaux, de cornues ? Rien qui ait rapport à un laboratoire ?

Rousseau.

Pardonnez-moi, vraiment ! J’ai vu dans sa petite cuisine un réchaud, des caffetieres de fer-blanc, des plats, des pots, des écuelles de terre.

Le François.

Des plats, des pots, des écuelles ! Eh mais vraiment ! voile l’affaire. Il n’en faut pas davantage pour empoisonner tout le genre-humain.

Rousseau.

Témoin Mignot & ses successeurs.

Le François.

Vous me direz que les poisons qu’on préparé dans des écuelles doivent se manger la cuiller, & que les potages ne s’escamotent pas.......

Rousseau.

Oh non ! je ne vous dirai point tout cela, je vous jure, ni rien de semblable : je me contenterai d’admirer. Ô la savante la méthodique marche que d’apprendre la botanique pour se faire empoisonneur ! C’est comme si l’on apprenoit la géométrie pour se faire assassin.