Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t11.djvu/330

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ascendant sur leur intérêt, comme il arrive assez fréquemment à ceux qui sont bien nés. L’art de vos Messieurs fut de présenter les choses sous un tout autre point de vue, & de montrer en lui comme haine des hommes, celle que pour l’amour d’eux, il porte aux maux qu’ils se sont. Il paroît qu’ils ne s’en sont pas tenus à ces imputations générales, mais que, lui prêtant des discours des écrits des œuvres conformes à leurs vues, ils n’ont épargne ni fictions ni mensonges pour irriter contre lui l’amour-propre, dans tous les états, & chez tous les individus.

J. J. a même une opinion qui, si elle est juste, peut aider à expliquer cette animosité générale. Il est persuade que dans les écrits qu’on fait passer sous son nom, l’on a pris un soin particulier de lui faire insulter brutalement tous, les états de la siccité, & de changer en odieuses personnalités lus reproches francs & forts qu’il leur fait quelquefois. Ce soupçon lui venu *

[*C’est ce qu’il m’est impossible de vérifier, parce que ces Messieurs ne laissent parvenir jusqu’à moi aucune exemplaire des écrits qu’ils fabriquent ou sont fabrique sous mon nom. ] sur ce que dans plusieurs lettres, anonymes & autres, on lui rappelle des choses, comme étant de ses écrits, qu’il n’a jamais songe à y mettre. Dans l’une, il a, dit-on, mis fort plaisamment en question si les marins étoient des hommes ? Dans un autre, un officier lui avoue modestement que, selon l’expression de lui J. J. lui militaire radote de bonne foi comme la plupart de ses camarades. Tous les jours il reçoit ainsi des citations de passages qu’on lui attribue faussement, avec la plus grande confiance, & qui sont toujours