Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t11.djvu/419

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dans le méprise & l’humiliation : mais j’ai le plus vis pressentiment qu’après sa mort & celle de les perfécuteurs leurs trames seront découvertes & sa mémoire justifiée. Ce sentiment me paroît si bien fonde, que pour peu qu’on y réfléchisse, je ne vois pas qu’on en puisse douter. C’est un axiome généralement admis que tôt ou tard la vérité se découvre, & tant d’exemples l’ont confirme que l’expérience ne permet plus qu’on en doute. Ici du moins il n’est pas concevable qu’une trame aussi compliquée reste cachée aux ages futurs ; il n’est pas même à présumer qu’elle le soit long-tems dans le notre. Trop de lignes la décèlent, pour qu’elle échappé au premier qui voudra bien y regarder, & cette volonté viendra surement à plusieurs si-tôt que J. J. aura cesse de vivre. De tant de gens employés à fasciner les yeux du public, il n’est pas possible qu’un grand nombre n’apperçoive la mauvaise foi de ceux qui les dirigent, & qu’ils ne sentent que si cet homme étoit réellement tel qu’ils le sont, il seroit superflu d’en imposer au public sur son compte, & d’employer tant d’impostures pour le charger de choses qu’il ne fait pas, & déguiser celles qu’il fait. Si l’intérêt l’animosité la crainte les sont concourir aujourd’hui sans peine à ces manœuvres ; un tems peut venir ou leur passion calmée & leur intérêt change leur feront voir sous un jour bien différent les œuvres sourdes dont ils sont aujourd’hui témoins & complices. Est-il croyable alors qu’aucun de ces coopérateurs subalternes ne parlera confidemment à personne de ce qu’il a vu, de ce qu’on lui a fait faire, & de l’effet de tout cela pour abuser le public ? que, trouvant d’honnêtes gens empresses à la recherche