Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t11.djvu/95

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dur. Car encore une fois rien n’est mieux pour éluder ses pernicieux desseins que de le rendre tellement haïssable à tous, que des qu’il désire une chose c’en soit assez pour qu’il ne la puisse obtenir, & que des qu’il s’intéresse en faveur de quelqu’un ce quelqu’un ne trouvé plus ni patron ni assistance.

Rousseau.

En effet tous ces moyens que vous m’avez détailles, me paroissent ne pouvoir manquer de faire de ce J. J. la risée le jouet du genre-humain & de le rendre le plus abhorre des mortels.

Le François.

Eh ! sans doute. Voila le grand le vrai but des soins généreux de nos Messieurs. Et graces à leur plein succès, je puis vous assurer que depuis que le monde existe jamais mortel n’a vécu dans une pareille dépression.

Rousseau.

Mais ne me disiez-vous pas au contraire que le tendre soin de son bien-être entroit pour beaucoup dans ceux qu’ils prennent à son égard ?

Le François.

Oui, vraiment, & c’est-la sûr-tout ce qu’il y a de grand de généreux d’admirable dans le plan de nos Messieurs qu’en l’empêchant de suivre ses volontés & d’accomplir ses mauvais desseins, on cherche cependant à lui procurer les douceurs de la vie, de façon qu’il trouvé par-tout ce qui lui est nécessaire & nulle part ce dont il peut abuser. On veut qu’il