Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/164

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omis rend la solution fausse. Cela demandera des conférences fréquentes, des discussions, des éclaircissemens auxquels il ne faut jamais se refuser, & qu’il faut même rendre agreables à la gouvernante par le plaisir avec lequel on s’y prêtera. C’est encore un fort bon moyen de l’étudier elle-même.

Ces détails me semblent plus particuliérement la tâche de la mere. Il faut qu’elle sache le mémoire aussi bien que la gouvernante : mais il faut qu’elle le sache autrement. La gouvernante le saura par les regles, la mere le saura par les principes : car premièrement ayant reçu une éducation plus soignée, & ayant eu l’esprit plus exercé, elle doit être plus en état de généraliser ses idées, & d’en voir tous les rapports ; & de plus prenant au succès un intérêt plus vis encore, elle doit plus s’occuper des moyens d’y parvenir.

Troisieme regle. La Bonne doit avoir un pouvoir absolu sur l’enfant.

Cette regle bien entendue se réduit à celle-ci, que le mémoire seul doit tout gouverner : car, quand chacun se réglera scrupuleusement sur le mémoire, il s’ensuit que tout le monde agira toujours de concert, sauf ce qui pourroit être ignoré des uns ou des autres ; mais il est aisé de pourvoir à cela.

Je n’ai pas perdu mon objet de vue, mais j’ai été forcé de faire un bien grand détour. Voilà déjà la difficulté levée en grande partie ; car notre Eleve aura peu à craindre des domestiques, quand la seconde mere aura tant d’intérêt à la surveiller. Parlons à présent de ceux-ci.

Il y a dans une maison nombreuse des moyens généraux pour tout faire, & sans lesquels on ne parvient jamais à rien.