Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/169

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chose autour de lui contre la regle, l’impression s’en marquera dans l’enfant même. Dès que vous y verrez un signe nouveau, cherchez-en la cause avec soin ; vous la trouverez infailliblement. À certain âge il y a toujours remede au mal qu’on n’a pu prévenir, pourvu qu’on sache le connoître, & qu’on s’y prenne à tems pour le guérir.

Tous ces expédiens ne sont pas faciles, & je ne réponds pas absolument de leur succès : cependant je crois qu’on y peut prendre une confiance raisonnable, & je ne vois rien d’équivalent dont j’en puisse dire autant.

Dans une route toute nouvelle, il ne faut pas chercher des chemins battus, & jamais entreprise extraordinaire & difficile ne s’exécute par des moyens aisés & communs.

Du reste, ce ne sont peut-être ici que les délires d’un fiévreux. La comparaison de ce qui est à ce qui doit être, m’a donné l’esprit romanesque & m’a toujours jetté loin de tout ce qui se fait. Mais vous ordonnez, Monsieur le Duc, j’obéis. Ce sont mes idées que vous demandez, les voilà. Je vous tromperois, si je vous donnois la raison des autres, pour les folies qui sont à moi. En les faisant passer sous les yeux d’un si bon juge, je ne crains pas le mal qu’elles peuvent causer.