Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/233

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LETTRE DE M. LE ROY.

MONSIEUR,

Quoique je n’aye pas l’honneur d’être connu de vous, je me persuade que vous ne me saurez pas mauvais gré de vous faire part d’une observation que j’ai faite sur votre dernier ouvrage. Je l’ai lu avec grand plaisir, & j’ai trouvé que vous y établissiez votre opinion avec beaucoup de force. Mais je vous avouerai qu’ayant parcouru la Grece, & ayant fait une étude particulière des théâtres que l’on trouve encore dans les ruines de ses anciennes villes, j’ai lu avec surprise dans votre Livre p. 142*

[*Mélanges. Tom. I. Page 523.] le passage qui suit. Avec tout cela, jamais la Grece, excepté Sparte, ne fut citée en exemple de bonnes, mœurs ; & Sparte qui ne souffroit point de théâtre n’avoit : garde d’honorer ceux qui s’y montrent. Non seulement il y avoit un théâtre à Sparte, absolument semblable à celui de Bacchus à Athenes, mais il étoit le plus bel ornement de cette ville, si célèbre par le courage de ses habitans. Il subsiste même encore en grande partie & Pausanias & Plutarque en parlent : c’est d’après ce que ces deux auteurs en disent que j’en ai fait l’histoire que je vous envoie, dans l’ouvrage que je viens de mettre au jour.

Comme cette erreur, qui vous est échappée, pourroit être remarquée par d’autres