Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/278

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

quels sont les moyens de tirer un peuple de la corruption ? Outre que ce mot de corruption me paroît un peu vague, & rendre la question presque indéterminée, il faudroit commencer, peut-être, par demander s’il est de tels moyens : car, c’est de quoi l’on peut tout au moins douter. En compensation vous pourriez ôter ce que vous ajoutez à la fin, & qui n’est qu’une répétition de la question même, ou en fait une autre tout-à-fait à part.*

[*Voici la suite de cette question. Et quel est le plan le plus parfait qu’un Législateur puisse suivre à cet égard ?]

Si j’avois à traiter votre seconde question,*

[*Est-il des préjugés respectables qu’un bon citoyen doive se faire un scrupule de combattre publiquement ?] je ne puis vous dissimuler que je me déclarerois avec Platon pour l’affirmative, ce qui surement n’étoit pas votre intention en la proposant. Faites comme l’Académie Françoise qui prescrit le parti que l’on doit prendre, & qui se garde bien de mettre en problème les questions sur lesquelles elle a peur qu’on ne dise la vérité.

La quatrieme *

[*Par quel moyen pourroit-on resserrer les liaisons & l’amitié entre les Citoyens de diverses Républiques qui composent la confédération Helvétique ?] est la plus utile, à cause de cette application locale dont j’ai parlé ci-devant ; elle offre de grandes vues à remplir. Mais il n’y a qu’un Suisse ou quelqu’un qui connoisse à fond la constitution physique, politique & morale du Corps Helvétique, qui puisse la traiter avec succès. Il faudroit voir soi-même pour oser dire : Ô utinam ! Hélas ! c’est augmenter ses regrets de renouveller des vœux formés tant de