Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/331

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réponse à Rey. Revenu à moi j’ai voulu la retirer ; il n’étoit plus tems ; l’impression en étoit commencée, & il n’y a plus de remede à une sottise faite. J’espere au moins que ce sera la derniere en ce genre. Je prends la liberté de vous faire adresser par la poste, deux exemplaires de ce misérable écrit ; l’un que je vous supplie d’agréer, & l’autre pour M...... à qui je vous prie de vouloir bien le faire passer, non comme une lecture à faire ni pour vous ni pour lui, mais comme un devoir dont je m’acquitte envers l’un & l’autre. Au reste, je suis persuadé, vu ma position particuliere, vu la gêne à j’étois asservi à tant d’égards, vu le bavardage ecclésiastique auquel j’étois forcé de me conformer, vu l’indécence qu’il y

auroit à s’échauffer en parlant de soi, qu’il eût été facile à d’autres de mieux faire, mais impossible de faire bien. Ainsi, tout le mal vient d’avoir pris la plume quand il ne falloit pas.

LETTRE À M. K*****.

Motiers le 17 Mars 1763.

Si jeune, & déjà marié ! Monsieur, vous avez entrepris de bonne heure une grande tâche. Je sais que la maturité de l’esprit peut suppléer à l’âge, & vous m’avez paru promettre ce supplément. Vous vous connoissez d’ailleurs en mérite, & je compte sur celui de l’épouse que vous vous êtes choisie. Il en faut pas moins, cher K * * *, pour rendre heureux un