Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/333

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tous. Ce mérite cherche à se faire imprimer, & je crains bien que de cette manie dans les gens de votre état, il ne résulte un jour à la tête de vos Républiques plus de petits auteurs que de grands hommes. Il n’appartient pas à tous d’être des Hallier.

Vous m’avez envoyé un livre très-précieux, & de fort belles cartes ; comme d’ailleurs vous avez acheté l’un & l’autre, il n’y a aucune parité à faire, en aucun sens, entre ces envois & le barbouillage dont vous faites mention. De plus, vous vous rappellerez, s’il vous plaît, que ce sont des commissions dont vous avez bien voulu vous charger, & qu’il n’est pas honnête de transformer des commissions en présens. Ayez donc la bonté de me marquer ce que vous coûtent ces emplettes, afin qu’en acceptant la peine qu’elles vous ont donnée, d’aussi bon cœur que vous l’avez prise, je puisse au moins vous rendre vos déboursés ; sans quoi, je prendrai le parti de vous renvoyer le livre & les cartes.

Adieu, très-bon & aimable K* * *, faites, je vous prie, agréer mes hommages à Madame votre Epouse ; dites-lui combien elle a droit à ma reconnoissance, en faisant le bonheur d’un homme que j’en crois si digne, & auquel je prends un si tendre intérêt.