Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/349

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des feux de joie, quand il s’est sauvé pour n’être pas pendu. C’est un homme sans foi, sans honneur, sans religion.

L’OUVRIER.

Sans religion ! Monsieur, mais on dit que vous n’en avez pas beaucoup vous-même.

M. DE VOLTAIRE.

Qui, moi, grand Dieu ! Et qui est-ce qui dit cela ?

L’OUVRIER.

Tout le monde, Monsieur.

M. DE VOLTAIRE.

Ah ! quelle horrible calomnie ! Moi qui ai étudié chez les Jésuites, moi qui ai parlé de Dieu mieux que tous les Théologiens !

L’OUVRIER.

Mais, Monsieur, on dit que vous avez fait bien des mauvais livres.

M. DE VOLTAIRE.

On ment. Qu’on m’en montre un seul qui porte mon nom ; comme ceux de ce croquant portent le sien, &c.

LETTRE À M. DE MONTMOLLIN.

Novembre 1762.

Quand je me suis réuni, Monsieur, il y a neuf ans à l’Eglise, je n’ai pas manqué de censeurs qui ont blâmé ma démarche,