Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/354

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Je vous prie donc, Monsieur, & c’est une réparation que vous me devez, de lire vous-même le livre dont vous avez si légérement & si mal parlé ; & quand vous l’aurez lu, de vouloir alors rendre compte au public, sans faveur & sans grace, du jugement que vous en aurez porté. Je vous salue, Monsieur, de tout mon cœur.

LETTRE À M. LOISEAU DE MAULÉON.

Pour lui recommander l’affaire de M. le Beuf de Valdahon.

Voici, mon cher Mauléon, du travail pour vous qui savez braver le puissant injuste, & défendre l’innocent opprimé. II s’agit de protéger par vos talens un jeune homme de mérite qu’on ose poursuivre criminellement pour une faute que tout homme voudroit commettre, & qui ne blesse d’autres loix que celles de l’avarice & de l’opinion. Armez votre éloquence de traits plus doux & non moins pénétrans, en faveur de deux amans persécutés par un pere vindicatif & dénaturé. Ils ont la voix publique, & ils l’auront par-tout où vous parlerez pour eux. Il me semble que ce nouveau sujet vous offre d’aussi grands principes à développer, d’aussi grandes vues à approfondir que les précédens ; & vous aurez de plus à faire valoir des sentimens naturels à tous les cœurs sensibles, & qui ne sont pas étrangers au vôtre. J’espere encore que vous compterez pour quelque chose la recommandation d’un homme que vous avez