Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/383

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le Duc, vos sentimens connus me sont garans de vos succès. Aussi mon inquiétude ne vient-elle pas de défiance, mais du vis intérêt que j’y prends.

LETTRE À MADAME D E B.*

[*Voici le début de la lettre de Mde. de B. à laquelle répond celle de M. Rousseau.]

Paris le 10 Novembre 1763.

“Monsieur,

Il y a environ un mois que j’eus l’honneur de vous écrire ; ignorant votre adresse, j’envoyai ma lettre bien cachetée à M. de Voltaire ; avec l’assurance de cette probité commune à tous les honnêtes gens, je le priai de vous l’envoyer ; mais quelle a été ma surprise, lorsque le 4 de ce mois j’ai reçu en réponse un imprimé qui a pour titre, Sermon des cinquante ! Seroit-ce vous Monsieur, ou M. de Voltaire qui me l’avez envoyé ? Je n’ose penser que c’est vous, &c. &c.”]

Décembre 1763.

Je n’ai rien, Madame, à vous dire sur le jugement que vous avez porté de la probité de M. de Voltaire ; je vous dirai seulement que je n’ai point reçu la lettre que vous lui avez adressée pour moi, & que je n’ai envoyé ni à vous, ni à personne, l’imprimé intitulé : Sermon des cinquante, que je n’ai même jamais vu. Du reste, il me paroît bizarre que, pour me faire parvenir une lettre, vous vous soyez adressée au chef de mes persécuteurs.

À l’égard des doutes que vous pouvez avoir, Madame, sur certains points de la Religion, pourquoi vous adressez-vous pour les lever, à un homme qui n’en est pas exempt lui-même ?