Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/439

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mieux l’apprendre. On trouveroit difficilement un fait, où le droit des gens fût violé d’autant de manieres : mais quoique les suites de cette affaire, m’aient plongé dans un gouffre de malheurs d’où je ne sortirai de ma vie, je n’en sais nul mauvais gré à ces Messieurs. Je sais que leur but n’étoit point de me nuire, mais seulement d’aller à leurs fins. Je sais qu’ils n’ont pour moi ni amitié, ni haine ; que mon être, & mon sort est la chose du monde qui les intéresse le moins. Je me suis trouvé sur leur passage comme un caillou qu’on pousse avec le pied sans y regarder. Je connois à-peu-près leur portée & leurs principes. Ils ne doivent pas dire qu’ils ont fait leur devoir, mais qu’ils ont fait leur métier.

Lorsque vous voudrez m’honorer de quelque témoignage de souvenir, & me faire quelque part de vos travaux littéraires ; je les recevrai toujours avec intérêt & reconnoissance. Je vous salue, Monsieur, de tout mon cœur.

LETTRE À M. D*****.

Motiers le 4 Novembre 1764.

Bien des remerciemens, Monsieur, du Dictionnaire philosophique. Il est agréable à lire ; il y regne une bonne morale ; il seroit à souhaiter qu’elle fût dans le cœur de l’Auteur & de tous les hommes. Mais ce même Auteur est presque toujours de mauvaise foi dans les extraits de l’Ecriture ; il raisonne souvent