Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/442

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l’Auteur ne l’est pas moins à mes yeux. Il y a plus de paysans respectables que de savans qui les respectent & qui l’osent dire Heureux le pays où des Klyioggs cultivent la terre, & où des Hirzels cultivent les Lettres ! L’abondance y regne & les vertus y sont en honneur.

Recevez, Monsieur, je vous supplie, mes remerciemens & mes salutations.

LETTRE A. M. DUCLOS.

Motiers le 2 Décembre 1764.

Je crois, mon cher ami, qu’au point où nous en sommes, la rareté des lettres est plus une marque de confiance que de négligence ; votre silence peut m’inquiéter sur votre santé, mais non sur votre amitié, & j’ai lieu d’attendre de vous la même sécurité sur la mienne. Je suis errant tout l’été, malade tout l’hiver, & en tout tems si surchargé de désœuvrés, qu’à peine ai-je un moment de relâche pour écrire à mes amis.

Le recueil fait par Duchesne, est en effet incomplet, & qui pis est très-fautif ; niais il n’y manque rien que vous ne connoissiez, excepté ma réponse aux lettres écrites de la Campagne, qui n’est pas encore publique. J’espérois vous la faire remettre aussi-tôt qu’elle seroit à Paris ; mais on m’apprend que M. de Sartine en a défendu l’entrée, quoiqu’assurément il n’y ait pas un mot dans cet ouvrage, qui puisse déplaire a la France ni aux François, & que le Clergé Catholique y ait à