Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/517

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LETTRE À M. D.

À l’Isle de St. Pierre, le 17 Octobre 1765.

On me chasse d’ici,*

[*L’Isle de St. Pierre, au milieu du lac de Bienne, où M. Rousseau s’étoit réfugié après la lapidation de Motiers. On peut voir la description de cette Isle dans les Rêveries du Promeneur Solitaire, cinquieme promenade] mon cher Hôte ; le climat de Berlin est trop rude pour moi. Je me détermine à passer en Angleterre, où j’aurois dû d’abord aller. J’aurois grand besoin de tenir conseil avec vous ; mais je ne puis aller à Neufchâtel ; voyez si vous pourriez par charité vous dérober à vos affaires, pour faire un

tour jusqu’ici. Je vous embrasse.

LETTRE À M. DE GRAFFENRIED, BAILLIF À NIDAU.

À l’Isle de S. Pierre, le 17 Octobre 1765.

MONSIEUR,

J’obéirai à l’ordre de LL. EE. avec le regret de sortir de votre Gouvernement & de votre voisinage, mais avec la consolation d’emporter votre estime & celle des honnêtes gens. Nous entrons dans une saison dure, sur-tout pour un pauvre