Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/625

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jamais je n’ai ouï parler de lui, non plus que du Sr. Janin mon prétendu hôte. Je ne connois qu’un seul M. Jeannin, mais il ne demeure point aux Verrieres ; il demeure à Neufchâtel, & il n’est point cabaretier, il est secrétaire d’un de mues amis.”

“Je n’ai jamais écrit, autant qu’il m’en souvient à M. de Faugnes, & je suis sûr au moins de ne lui avoir jamais écrit de lettres de recommandation, n’étant pas assez lié avec lui pour cela. Encore moins ai-je pu écrire à M. Aldiman d’Yverdun que je n’ai vu de ma vie, & avec lequel je n’eus jamais nulle espece de liaison.”

“Je n’ai jamais signé avec mon nom le voyageur perpétuel, premièrement parce que cela n’est pas vrai, & surtout ne l’étoit pas alors, quoiqu’il le soit devenu depuis quelques années ; en second lieu, parce que je ne tourne pas mes malheurs en plaisanteries ; & qu’enfin si cela m’arrivoit, je tâcherois qu’elles fussent moins plates.”

“J’ai quelquefois prêté de l’argent à Neufchâtel, mais je n’y en empruntai jamais, par la raison très-simple qu’il ne m’a jamais manqué dans ce pays-là ; & vous m’avouerez, Monsieur, qu’ayant pour amis tous ceux qui y tenoient le premier rang, il eût été du moins sort bizarre que j’allasse emprunter neuf francs d’un Chamoiseur que je ne connoissois pas, & cela à un quart-de-lieue de chez moi ; car c’est à-peu-près la distance de St. Sulpice, où l’on dit que cet argent m’a été prêté, à Motiers où je demeurois.”

Vous croiriez, mon cher hôte, sur cette lettre & sur ma