Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t13.djvu/396

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ELISE.
Orane, malgré moi, la crainte m’intimide.
Hélas ! je sens couler mes pleurs.
Iphis, que tu serois perfide,
Si, sans les partager, tu voyois mes douleurs.
Mais c’est assez tarder ; cherchons Anaxarette.
Philoxis en ces lieux lui prépare une fête,
Je dois l’accompagner. Orane, suivez -moi.


SCENE II.
IPHIS seul.
Amour, que de tourmens j’endure sous ta loi !
Que mes maux sont cruels ! que ma peine est extrême !
Je crains de perdre ce que j’aime ;
J’ai beau m’assurer sur son cœur,
Je sens, hélas ! que son ardeur
M’est une trop foible assurance
Pour me rendre mon espérance.
Je vois déjà sur ce rivage
Un rival orgueilleux, couronné de lauriers,
Au milieu de mille guerriers,
Lui présenter un doux hommage :
En cet état ose-t-on refuser
Un amant tout couvert de gloire ?
Hélas ! je ne puis accuser