Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/259

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ainsi qu’il en fit la confidence à feu Monsieur de Travers ; celui-ci qui étoit un homme vrai l’a attesté à des personnes de considération très-vivantes aujourd’hui. Il pourroit encore vous montrer les lettres qu’il a reçues fréquemment des Princes & Princesses de la Maison royale de Prusse, entr’autres de la Princesse Amélie & du fameux Prince Henri, sur lesquelles il a fait des détails intéressans en plus d’une occasion, & à gens qui s’en souviennent très-bien. Rappeliez-lui encore ses modestes confidences à notre ami d’Escherny, quand celui-ci passa l’hiver à Motiers il y a deux ans : comment il lui conta que le Prince Royal de Danemarck & le Duc de Modene passant autrefois par Neufchâtel n’y voulurent voir que lui, & s’y arrêterent deux fois vingt-quatre heures pour jouir de son agréable entretien ; comment il lui fit entendre assez clairement, que lui Professeur entroit pour la bonne moitié dans la curiosité de cette foule d’étrangers qui viennent de toutes parts témoigner leur estime à Rousseau : comment il lui assura que Rousseau en le nommant son exécuteur testamentaire, lui avoit confié l’histoire de sa vie en le priant d’y ajouter un supplément, & de ne la publier qu’après sa mort ; & comment par égard pour Rousseau, il attendoit à ce tems-là de faire paroître une réfutation de l’Emile & du Contrat Social en dix volumes in-8 ?. &c. Demandez-lui qu’il ajoute à tout cela la liste des grands de la terre avec lesquels il est en correspondance, & vous verrez qu’un tel homme méritoit bien d’être proposant à treize ans.

Que dites-vous de sa lettre à son très-honoré frère de Geneve,*

[*Page 161.] qui commence si plaisamment par ces mots : Je ne suis