Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/271

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premier état ; chacun auroit été remis à sa place, & certainement la Classe n’auroit pas gagné à cet arrangement.

Si M. le Pasteur de Motiers n’avoit pas espéré d’acquérir deux voix en consistoire, auroit-il choit l’instant de cette tracasserie pour l’élection de deux nouveaux anciens, sur l’obéissance aveugle & toute neuve desquels il avoir droit de compter : il aura pour agréable qu’on lui fasse remarquer combien sa charité si étendue en toutes occasions, fut courte en celle-ci à l’égard de ses deux élus, auxquels il imposoit ainsi pour leur coup d’essai, la tâche de juger du christianisme de Rousseau & de le condamner sur la parole de leur conducteur spirituel. Il auroit pu nous conter lui-même certains détails qui auroient jetté un grand jour sur les menées dont il parle, & desquelles il seroit plus prudent à lui de ne pas parler du tout. Personne mieux que lui par exemple, ne pouvoir nous apprendre qu’il invita pressamment tous les anciens à se rendre de très-bonne heure chez lui, le dimanche 24 mai avant le sermon du matin, à cause des choses importantes qu’il avoir à leur communiquer ; que là il les endoctrina sans mesure pour les indisposer contre Rousseau ; que l’heure du sermon fut retardée par la longueur d’un enseignement d’autant moins sec qu’il fut amplement arrosé ; que pour prémunir les anciens contre la vigueur avec laquelle il savoit que M. le Châtelain défendroit Rousseau contre l’oppression, il leur dit que ce Magistrat étoit cruellement embarrassé par une lettre qu’il avoir reçue de Mylord en faveur de Rousseau, voulant leur insinuer par-là, que M. le Châtelain n’agiroit que par déférence pour Mylord & contre ses propres sentimens ; à quoi il ajouta