Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/272

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pour achever de les encourager à jouer des poings, que pour lui rien ne pouvoit le détourner de son dessein, dût-il perdre sa place & se voir séparer de son cher troupeau, &c. Les débris indiscrets des bouteilles & des verres étoient encore sur la table, lorsqu’au sortir du sermon M. le Châtelain avec tout le consistoire, s’assembla dans la maison du Pasteur : celui-ci fit des merveilles contre Rousseau dans cette assemblée ; il perora avec une chaleur qu’il venoit d’entretenir. Il est bon de vous faire remarquer ici que lorsque M. le Pasteur se pavane d’avoir demandé aux anciens, sous les yeux de l’officier du Prince, si jamais il les avoit gênés dans leurs opinions, *

[*Page 190.] qu’en effet son fidelle ancien Clerc, lui répondit mille douceurs ; mais il est plus vrai encore que M. le Justicier Bezencenet l’un des anciens, lui repliqua, qu’après en avoir bien usé jusqu’à présent avec eux, il seroit fâcheux qu’en cette occasion il changeât de maxime. On comprend que ce dernier compliment devoit. naturellement échapper la mémoire de M. le Pasteur.

Encore un écart du petit homme dans la page suivante : selon lui vous acculez faussement M. le Pasteur d’avoir d en consistoire que Rousseau est l’Antechrist : ce petit homme-là ne sait pas lire apparemment, car pourquoi mentiroit-il lui même avec si peu d’adresse pour se donner le plaisir de vous accuser de mensonge ? En parlant des anciens vous dites simplement, on leur répéta que J. J. Rousseau étoit l’Antechrist,*

[*Page 191.] mais vous ne dites pas un mot du consistoire,