Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/39

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Trés-Puissant, et Très-Excellent Prince, Louis Duc d’Orléans, Premier Prince du Sang de France, vous y trouverez aussi de grands motifs de consolation dans l’espérance légitime de son éternelle félicité. L’humanité, notre intérêt nous permettent de nous affliger de ne l’avoir plus ; mais la sainteté de sa vie & la religion nous consolent pour lui ; car il est en paix. Modicum plora supra mortuum, quoniam requievit.

PREMIERE PARTIE.

Dans l’hommage que je viens rendre aujourd’hui à la mémoire de Monseigneur le Duc d’Orléans, il me sera plus aisé de trouver des louanges qui lui soient dues, que de retrancher de ce nombre toutes celles dont sa vertu n’a pas besoin pour paroître avec tout son éclat. Telles sont celles qui ont pour objet les droits de la naissance ; droits dont ceux qu’on nomme Grands sont ordinairement si jaloux, & qui ne décelent que trop souvent leur petitesse par leur attention même à les faire valoir. Il naquit du plus illustre Sang du monde, à côté du premier trône de l’univers, & d’un Prince qui en a été l’appui. Ces avantages sont grands, sans doute ; il les a comptés pour rien. Que la modestie de ce grand Prince regne jusques dans son éloge, & comme il ne s’est souvenu de son rang que pour en étudier les devoirs ne nous en souvenons nous-mêmes que pour voir comment il les a remplis.