Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/390

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qu’avec peine, aux personnes qui ont été l’en prier. Peut-on la qualifier d’un défi public ? J’ignore si elle est traduite en Anglois ; Messieurs les Editeurs le disent, croyons-les donc, quoiqu’il ne paroisse pas probable que la copie ait été imprimée à Londres, & que l’original soit encore manuscrit à Paris. Mû par des considérations aussi puissantes, M. Hume, après avoir donné à ses démêlés la publicité orale vient d’y joindre celle que donne l’impression, par la raison, disent Messieurs les Editeurs, qu’un plus long silence auroit été interprété d’une maniere peu favorable pour lui.

"D’ailleurs, la nouvelle de ce démêlé s’est répandue dans toute l’Europe, & l’on en a porté des jugemens fort divers. Il seroit plus heureux sans doute que toute cette affaire eût été ensevelie dans le plus profond secret ; mais puisqu’on n’a pu empêcher le public de s’en occuper, il faut du moins qu’il sache à quoi s’en tenir."*

[*Page 284.]

Peut - on vous demander, Messieurs les Editeurs,*

[*On sentira, j’espere, qu’en m’adressant à Messieurs les Editeurs, je crois parler aux amis de M. Hume derriere la toile.] qui est-ce qui a sonné le tocsin ? Qui est-ce qui a crié, instruit l’Europe entiere ? C’est vous, Messieurs, ou M. Hume par vous : ce qu’il n’eût pas fait s’il eût cru ce qu’il fait, que les querelles des gens de Lettres, sont le scandale de la Philosophie. Ce que vous n’eussiez pas fait

vous -mêmes, si vous eussiez été convaincus, qu’il seroit heureux que cette affaire eût été ensevelie dans le plus profond secret.

Puisque vous avez agi, contradictoirement, il paroit bien