Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/399

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absolument hors d’état d’y donner la moindre attention, & si vous daignez en user comme de votre bien, pour changer, ajouter, ou retrancher, vous exercerez une charité très-utile & dont je serai très-reconnoissant. Recevez, Monsieur, mes très - humbles excuses & mes salutations.”

J. J. R.

"Je le dis avec regret, mais je suis forcé de le dire : je sais aujourd’hui avec certitude que cette affectation de misere & de pauvreté extrême, n’est qu’une petite charlatanerie que M. Rousseau emploie avec succès pour se rendre plus intéressant & exciter la commisération du public ; mais j’étois bien loin de soupçonner alors un semblable artifice.”

Cet aveu que M. Hume ne fait qu’à regret de l’affectation de pauvreté de M. Rousseau, qu’il dit n’être qu’une petite charlatanerie de sa part, cet aveu si pénible porte surement sur ces deux phrases de la lettre. Ce Dictionnaire que je suis forcé de donner aujourd’hui pour avoir du pain, & sur celle-ci : vous exercerez une charité très-utile, & dont je serai très - reconnoissant.

Ces locutions rampantes sont trop incompatibles avec le caractere noble & fier de M. Rousseau, pour ne pas faire douter qu’il les ait employées dans sa lettre. Messieurs les Editeurs l’ont en original : je les somme aujourd’hui de les faire lire, & sur-tout la premiere, écrites de la main de M. Rousseau. Je puis les défier sans imprudence : un fait que tout le monde peut vérifier, garantit la sureté du défi. Le voici.

Environ deux mois avant d’écrire cette lettre, M. Rousseau