Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/401

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de M. Rousseau sur cela. Je ne croirai jamais pour l’honneur de M. Hume, qu’il ait eu l’idée avilissante pour lui, de faire entrer dans son arrangement toutes ces personnes par répartition. Il ne faudroit pas croire non plus, qu’il voulût par vanité s’en faire honneur à leurs yeux ; mais il ne faudroit pas connoître sa réputation & ses talens, pour imaginer qu’il eût besoin de l’avis de tant de personnes sur la façon de procéder dans une affaire très - facile à tenter pour tout homme qui, avec le sens commun, auroit eu, je ne dis pas un desir violent, mais une velléïté soutenue. Il ne falloit que savoir le nom du Libraire, & s’aboucher avec lui, &c. &c. Si M. Hume se fut sérieusement occupé de ce projet, il ne diroit pas, la mort de M. Clairaut l’a seule fait échouer : mieux informé, il se seroit rejetté sur le contrat de vente du Dictionnaire. Il est du 27 janvier 1765. La lettre de M. Rousseau est datée du 3 mars, approbation de M. Clairaut comme censeur, est du 5 avril. Il est mort le 17 du même mois ; je prie le Lecteur de peser ces faits, & de vérifier les titres que j’allégue chez la veuve Duchesne. Il conclura ensuite.

M. Hume ne se découragea point par l’irréussite de son premier plan, dont l’ai fait sentir la valeur. Dès qu’il fut que M. Rousseau étoit décidé de passer en Angleterre,*

[*Page 294] il chargea secrétement M. Gilbert Elliot (devenu Chevalier), de charger M. Stewart, sous le sceau du secret, de chercher un fermier honnête qui voulût prendre en pension M. Rousseau & sa gouvernante pour 5Ô à 60 louis ou environ, avec la clause secrete